lundi 8 décembre 2008

Tous nos soins à bien traiter et nourrir ces animaux
n'aboutissent qu'à les abâtardir. J.J. Rousseau















L’humain se veut transcendant. Il a honte de ses origines. « L’animal lui semble sulfureux parce qu’il vit sous l’emprise de ses pulsions, explique le docteur Philippe Brenot, sexologue et anthropologue. A l’opposé de l’homme qui n’a de cesse de les maîtriser. »

Les métaphores animalières sur la sexualité sont le plus souvent péjoratives : « C’est une chienne » (une femme qui aime faire l’amour) ; « Il baise comme un lapin » (un amant trop rapide). Même le fantasme du sexe géant est dévalorisé par l’expression « monté comme un âne ».
Part animale, part humaine : notre nature est double et, selon les circonstances, la première l’emporte sur l’autre et inversement. Et la sexualité est le territoire où notre être le plus archaïque émerge.


Et si l’animalité était finalement accepter l’autre et se faire accepter de lui sans réserve, avec un plaisir infini ? Un rêve finalement très humain : celui d’échapper, le temps d’une parenthèse, aux contraintes d’un monde étouffant. Pour retrouver notre spontanéité.

Faire parler notre animalité n’aurait donc pas grand-chose à voir avec les bêtes de la forêt, mais bien plus avec un fantasme de paradis perdu, où les désirs pouvaient s’exprimer sans mots.

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